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Quand la mode se mobilise

Il y a à peu près 1 an de cela je prenais la décision de quitter l’industrie pharmaceutique et effectuais un virage à 180° dans ma carrière pour me reconvertir dans la couture.

Et dire que j’avais pris cette décision car je n’arrivais plus à trouver du sens à ce que je faisais....

Ironique, non ?

Car ce que font les laboratoires pharmaceutiques aujourd’hui n’a jamais eu autant de sens : don des médicaments pour lesquels une activité semble démontrée par des chercheurs (du public ou du privé) ou mise au point de tests pour pouvoir tester les patients, pour ne donner que quelques exemples concrets.

Mais surtout l’industrie pharmaceutique et ses employés continuent de travailler chaque jour, probablement avec un peu plus de passion même, pour produire et chercher les médicaments qui soignent ou soigneront le reste de la population.

Car malheureusement, le Covid-19 n’a pas remplacé les autres pathologies, il s’y est ajouté.

Et beaucoup d’autres personnes continuent de mourir de leur pathologie ou sont diagnostiquées d’une autre chaque jour.


Alors, en comparaison, ma reconversion dans la couture pourrait paraitre futile.

Et pourtant elle ne l’est pas.


Non seulement, car en cette période de crise il serait idiot pour ne pas dire indécent de classer les personnes et leur métier par ordre d’importance.


Mais surtout parce que je vois, au travers de mes nouveaux contacts LinkedIn, la contribution de l’industrie de la mode à cette crise.


Le réseau MODE GRAND OUEST se mobilise et apporte son aide en transformant leurs chaines de production pour se convertir à la production de masques anti gouttelettes.

Ces masques ne sont pas FFP2 mais les prototypes ont été soumis à la DGA pour recevoir un avis de performance sur leur protection contre les particules et leur respirabilité.

Ils seront envoyés aux salariés de l’agroalimentaire, traitement des déchets, distribution d’eau, grande distribution et industrie pharmaceutique.


Les usines se réorganisent, et ce sont 300 ouvrières qui viennent travailler alors qu’elles pourraient rester (prudemment, car je ne veux pas employer le terme tranquillement) confinées chez elles.


Au cours de cette reconversion, j’avais déjà témoigné ici de mon admiration du travail de ces femmes qui ne gagnent pour la plupart que le SMIC, je le suis encore plus aujourd’hui.

Je le suis tout autant de ces entreprises, souvent déjà fragiles, qui vont donner de leur temps pour le bien collectif.


A une autre échelle, les couturière amatrices ou professionnelles de toute la France, se mobilisent aussi pour fabriquer des masques (qui eux ne passent pas les tests de la DGA !) et pour les distribuer à leur généraliste, pharmacien, aux infirmières ou commerçants de leur quartier qui en manquent cruellement.

Je dois d’ailleurs avouer qu’en tant qu’ex-microbiologiste, j’ai longtemps été dubitative sur l’utilité de tels masques face à un virus de cette virulence, mais aujourd’hui il faut se faire une raison :

c’est ça ou rien et on ne peut pas se permettre d’avoir rien !

Pour mes lectrices couturière, je vous encourage d’ailleurs à lire cet article très bien fait et à télécharger le gabarit pour fabriquer des masques.


Alors à côté des mercis aux médecins, infirmières, caissières, agriculteurs, industriels de l’agroalimentaire, éboueurs, boulangère et j’en passe, je voudrais ajouter un merci à l’industrie textile.

Et que le prochain qui se dit que l’industrie de la mode est futile se souvienne de l’élan citoyen dont elle a su faire preuve.

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