8h30 … A l’heure où les résultats du bac tombent, je repasse devant mon ancien lycée.
Et c’est toute une vague de souvenirs qui déferle ...
Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître : le jour des résultats du bac, quand nous ne connaissions pas encore la distanciation sociale et que toute une classe d’âge se retrouvait agglutinée devant la grille des lycées de France pour avoir la réponse à une question :
Admis.e ou Recalé.e ?
Je vous passe la nuit qui souvent avait été un peu courte, l’endormissement un peu compliqué et le réveil plus matinal qu’à l’accoutumée.
A l’arrivée devant le lycée, il fallait d’abord essayer de se frayer un chemin jusqu’au saint des Saints : le panneau d’affichage.
Puis réussir à repérer son nom sur la liste interminable des inscrits puis last but not least suivre la ligne imaginaire qui va de notre nom au résultat et qui nous révélait si on avait ou pas décroché le fameux sésame, celui qui nous ouvrait les portes du monde d’après (comme quoi il existait déjà avant) ; bref, le premier jour du reste de notre vie.
Admis.e ... on revérifiait plusieurs fois, on refaisait le trajet qui allait de notre nom au résultat pour être sûr que c’était bien Sophie Thibault qui était reçue et non pas Solène Thibard.
A cette époque la mention était un bonus, déjà bien soulagés que nous étions d’être reçus.
On se tombait dans les bras, on riait, on pleurait - souvent de joie mais parfois de peine.
Mais ce n’était qu’une première étape, la route était encore longue avant de pleinement savourer notre victoire. Il fallait maintenant prévenir la famille qui attendait fébrilement à la maison, à côté du téléphone, éconduisant les indésirables qui osaient téléphoner et occuper ainsi la ligne téléphonique.
Là, commençait la quête de LA cabine téléphonique, celle qui était disponible et qui surtout fonctionnait. Il fallait souvent en faire plusieurs et une fois la précieuse trouvée il fallait affronter la chaleur de l’étuve et les odeurs laissées par ses occupants nocturnes et avinés. Mais ça valait le coup car nous étions bacheliers.
Aujourd’hui que reste-t-il de cette journée si particulière ? On se connecte sur son iPhone ou on reçoit une notification et nous voilà diplômé, seul, chez soi, au fond de son lit, si ça se trouve les dents pas encore lavées !
J’aime à penser que les jeunes se retrouvent à 8h30, le matin des résultats du bac autour d’un bon petit déjeuner pour découvrir ensemble les résultats.
8h30 …. Je repense à ce matin de juillet, mais pas que ...
Je revois cette belle et grande porte en ferronnerie et ces larges fenêtres.
Que d’heures passées derrière ces murs. A travailler - la plupart du temps, à bavarder - assez souvent, à discuter encore et toujours.
(Bavarder c’est pendant cours, discuter c’est à l’intercours, nuance.)
Depuis la bande d’amis de l'époque s’est perdue de vue, s’est reconnue puis s’est séparée pour certains, et s’est retrouvée pour d’autre. Certains ne sont même jamais quittés.
Le tourbillon de la vie comme le chantait si merveilleusement Jeanne Moreau.
Et même si nos vies ont pris des chemins différents et qu’on a eu parfois quelques différends, ces amitiés restent gravées dans mon cœur, elles ont contribué à ma construction et à faire de moi ce que je suis aujourd’hui.
Aujourd’hui en passant devant le lycée Jules Ferry c’est à eux que j’ai pensé.
Sinon, aujourd’hui moi aussi je devais aller sur internet pour voir si j'avais obtenu mon CAP.
Mais c'était sans compter sur les aléas informatiques de l'Education Nationale ....
Alors demain, du fond de mon lit, les dents pas encore lavées, et les cheveux en bataille, je me reconnecterai pour voir si demain est bien le premier jour du reste de ma vie !
Avec plaisir ! Organisez vous un duo au CHU et je serrais la !
Hello Sophie,
Un grand plaisir de te lire, que de souvenirs.....le panneau d'affichage et l'appel aux parents avec, pour ma part, un papa qui était passé avant moi pour découvrir avec fierté et soulagement que son patronyme apparaissait dans la liste des admis. Tu as raison, c'est un autre temps 🙂.
Bon et alors ce CAP ? Il aura, j'imagine, une toute aussi belle saveur que ton BAC du siècle dernier ?!
Je te félicite à l'avance, je suis sûre que tu l'as décroché...
Bonne route et au plaisir de venir te voir à Angers au secours d'un duo avec Benoît ! Bises