Chaque matin depuis quelques jours, je me réveille et, pendant l’espace de quelques secondes, je suis insouciante.
Quelques secondes, encore un peu endormie, encore dans la tiédeur de mes draps et dans la douceur de mes rêves.
Mais ces quelques secondes ne durent malheureusement pas, je me réveille et je me souviens.
Je me souviens que nous sommes confinés et qu’un virus s’est abattu sur notre monde.
Alors, brutalement, la réalité me rattrape et je perds mon insouciance.
C’est comme cela que commencent toutes mes journées depuis quelques jours …
On a tous vu au moins une fois dans sa vie des film catastrophes américains : «Contagion» de Steven Soderberg, «28 jours plus tard» de Danny Boyle ou bien «L’Armée des douze singes» de Terry Gilliam.
Et nous pensions : Ah, ces américains, toujours dans l’exagération !
Et si la réalité avait rattrapé la fiction ?
Ce qui m’a toujours marquée dans ces films, ce n’est pas tant la vision de fin du monde – car au fond on sait très bien que Bruce Willis sauvera le monde – que le comportement des personnes en cas de crise.
Et ce que j’observe depuis plusieurs semaines, c’est qu’effectivement une crise de cette ampleur fait ressortir ce qu’il y a de pire en chacun de nous : les théories du complot fleurissent à chaque clic, tout comme les fake news. Les personnes deviennent méfiantes, certaines égoïstes voire inciviques : vol de masques, stocks inconsidérés, balades dans les parcs comme des vacanciers et j’en passe.
Oui nous sommes peut-être en Guerre a dit Emmanuel Macron, mais non, cela ne justifie pas tout.
Les malades souffrent et certains meurent,
Les commerces souffrent et certains mourront,
Les personnes souffrent : certaines de l’isolement, les autres du confinement,
Les nerfs des familles sont mis à rude épreuve.
Et c’est toute une façon de vivre que nous avons à réinventer.
A titre personnel, j’ai de la chance :
J’ai de la chance de vivre dans une famille où l’harmonie règne #famillericoré
(Notez au passage que je dis ça à J3 du confinement, on en reparlera à J45)
J’ai la chance de ne pas être impactée économiquement par cette crise : nos salaires seront sensiblement les mêmes à la fin du mois, mais ce ne sera pas le cas de tout le monde.
J’ai de la chance d’avoir déjà dû faire la classe à la maison lorsque nous étions en Angleterre. Ceci ne signifie pas que tout se passe bien chez nous. Cela signifie simplement que nous savions tous à quoi nous attendre : des enfants qui n’en font qu’à leur tête et une mère qui hurle comme une possédée !
J’ai lu sur la toile quelque chose qui m’a bien fait sourire :
«Je ne sais pas si nous sortirons grandis de cette crise, en tout cas nous en sortirons grossis»
Je suis d’un naturel optimiste – pas pour les kilos pris, car ceux-là sont inéluctables – et je suis sûre que nous pouvons essayer de tirer quelque chose de positif de ce que nous vivons. D’ailleurs ne serait-ce pas la meilleure façon de tenir le coup ?
Alors je me fais la promesse que, quand tout cela sera derrière nous, pour soutenir toutes les personnes et les commerces qui ont souffert :
J’irai plus souvent chez mon primeur, mon boucher et mon fleuriste et moins en grandes surfaces. Cela me prendra plus de temps, mais je me rends compte qu’aujourd’hui, du temps, j’en ai, plus qu’il n’en faut d’ailleurs, et que pour autant cela ne me rend pas plus heureuse,
J’irai chez ma coiffeuse et mon esthéticienne un peu plus souvent, juste pour un brushing ou une manucure,
J’irai prendre un cours de cuisine / patronage / peinture / sculpture, parce qu’apprendre de nouvelles choses est toujours enrichissant,
J’irai plus souvent au restaurant, sans raison, pour fêter cette liberté retrouvée,
J’achèterai mes livres chez mon libraire, en format broché, sans attendre leur sortie en poche,
Je passerai plus de temps – de qualité – avec mes enfants et mon mari et moins de temps sur les écrans,
J’irai au cinéma et au théâtre,
J’inviterai des amis à la maison, à l’improviste. Trop de diner et de déjeuner planifiés des semaines ou des mois à l’avance ont dû être annulés pendant cette crise,
Je consommerai de manière plus responsable.
Après cette crise, nous ne serons plus les mêmes, espérons que nous soyons meilleurs.
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