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Le miroir

Dernière mise à jour : 26 juin 2020

Tout à l’heure, j’ai aperçu mon reflet dans le miroir et je n’ai pas aimé ce que j’y ai vu …

Il y a de ces matins où toutes les mamans de France se réveillent au tendre son des

« je t’aime » et des « tu es la plus belle ».

Il y a de ces matins qui, dans toutes les familles de France, ressemblent à la publicité Ricoré.


Mais voilà, pour moi, ce matin n’a pas été de ces matins-là.

Ce matin a ressemblé à tous les autres matins et les tâches quotidiennes, habituellement si simples, si machinales : faire chauffer le café, sortir les bols et les céréales, sont devenues soudainement douloureuses.

Qui pourrait penser qu’un bol pèse si lourd, que le pot de café soit placé si haut sur l’étagère ?


On a le cœur serré, mais encore des espoirs. Alors, on leur laisse encore un peu de temps. Peut-être une surprise est en train de se préparer, peut-être une carte est momentanément égarée dans le fouillis de leur taverne et va miraculeusement réapparaitre.

Mais non, ce matin-là est bel est bien comme tous les autres matins.

Alors on ravale ses larmes et on cache sa déception, on continue normalement cette journée si douloureusement normale. Une seule exception à la normalité, aujourd’hui, on fuit les réseaux sociaux ou toutes les mamans de France affichent fièrement cartes et autres colliers de nouilles.

Et soudain, on passe devant un miroir, on y voit son reflet mais on ne se reconnait pas.

Ce n’est plus le visage souriant et aimant de la maman que l’on pensait être, mais un visage gris, triste et plein d’amertume. Si la beauté intérieure se voit à l’extérieure, il en va de même pour l’aigreur.


Alors on se dit qu’ils n’ont que 10 ans, on se dit qu’ils nous aiment tous les jours de l’année et pas uniquement le dernier dimanche de mai.

Alors, on part se mettre un peu de rose aux joues pour se mettre du baume au cœur, on accroche un sourire à son visage, car au fond le cœur est encore un peu lourd, et on part acheter un bouquet de fleur à sa maman car avec tout ça il est déjà 14h et on ne lui a toujours pas fêté bonne fête.


Allez demain sera un vrai jour normal, et demain ça ira mieux.


.... Ces lignes sont les toutes premières lignes que j'ai écrites, dans un Eurostar qui me ramenait en France pour les vacances de half term.

Si j'avais réussi pendant cette journée à ravaler mes larmes, les mots, eux, coulaient très naturellement.

Ce jour-là j'ai découvert le plaisir d'écrire. Et ce blog qui était prévu pour accueillir mes créations en couture est devenu finalement l'espace où je me laisse aller à mon plaisir coupable, l'écriture : un plaisir souvent égoïste (car il faut avouer qu'on écrit avant tout pour soi-même), parfois thérapeutique, mais toujours fait avec sincérité, humour et tendresse.


Je prends énormément de plaisir à écrire, j'espère que vous en prenez autant à me lire ...


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