« La sagesse, c’est d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit » O. Wilde
On a tous eu – au moins un jour – envie de changer de vie, de changer de métier, mais tout comme un fumeur tente plusieurs fois d’arrêter de fumer avant d’y arriver, la reconversion professionnelle ne se fait pas en un jour.
Cela faisait de nombreuses années que j’avais ce rêve de couture, de nombreuses années que je murissais ce projet, de nombreuses années que je montais un business plan dans ma tête, et que je faisais évoluer ce business plan d’années en années au gré des évolutions des tendances et de mes inspirations.
Et pourtant, je continuais mon métier. Un métier qui ne me rendait pas malheureuse mais que j’aimais de moins en moins et qui surtout perdait à mes yeux un peu plus de sens chaque jour.
Combien de fois, l’opportunité de tout plaquer et de me lancer s’est présentée à moi ? Plus d’une fois … et pourtant à chaque fois j’ai choisi ce que je pensais être la facilité et accepté un nouveau poste, un nouveau défi comme on dit dans le monde des grands.
Comment tourner le dos à un poste en apparence prestigieux et gratifiant, à la sécurité d’un trop très bon salaire, à des perspectives d’évolution. Ces perspectives qui nous font croire que sur le prochain poste on sera plus heureuse, que sur le prochain poste, tout ce qu’on fera reprendra du sens.
Et c’est là où j’en arrive à Oscar Wilde et l’avantage d’avoir des rêves assez grands.
Car même si j’ai décidé de continuer sur la voix de la « raison », j’ai toujours vu mon rêve au loin, du coin de l’œil, comme un coin de ciel bleu dans un ciel plombé.
Et un jour – et pourquoi ce jour-là plutôt qu’un autre ? – on se dit que c’est le moment.
D’un seul coup on arrive à se libérer du poids du regard et des jugements des autres et des petites phrases qu’on se répétait à soi-même et à longueur de temps : « ça ne marchera pas / tu ne pourras pas en vivre / tu imagines ce que tu vas perdre en quittant ton job… ».
Et alors on se lance.
Je n’ai d’ailleurs pas de regret de ne pas l’avoir fait plus tôt car plus tôt n’était probablement pas le bon moment.
Et si la peur m’a paralysée pendant de nombreuses années, je m’en suis (presque) libérée un jour en me posant cette question : « Au pire il se passe quoi si j’échoue ? »
Mais quand je dis au pire, je ne pense pas juste au pire ; je pense au pire du pire ; voire même au pire du pire du pire et pourquoi pas le pire du pire du pire du pire.
Et finalement le pire n’est pas si terrible. Le pire serait que ça ne marche pas et que je reprenne mes habits de marketeuse dans l’industrie pharmaceutique.
Et même ce pire ne serait pas si terrible car je suis sûre que je le ferais avec un autre regard et que j’arriverais à y donner, si ce n’est un nouveau, tout du moins un autre sens.
Et surtout j’aurais essayé.
Alors, si je ne devais avoir qu’un conseil, c’est soyez à l’écoute de vos rêves, ne les perdez pas de vue, écoutez-vous et faites-vous confiance, vous saurez probablement quand est le bon moment.
Et si ça ne l’était pas, au pire que se passerait-il ……… ?
le pire du pire serait de ne pas le faire!